Des immeubles en ruine, des habitants sous le choc qui se regroupent dans les rues et sur les places, des secouristes qui fouillent les décombres à mains nues pour retrouver des survivants... Cette nuit, plusieurs villages se sont effondrés en quelques secondes dans le centre de l'Italie après un séisme de magnitude 6,2 sur l'échelle de Richter. Selon un dernier bilan de la protection civile, la catastrophe a fait au moins 247 morts.
Plusieurs bourgs sont presque entièrement détruits : Amatrice, Accumoli, Posta, Pescara et Arquata del Tronto. Dans un quartier de ce dernier village, presque toutes les maisons se sont effondrées, explique le maire. La présidente de la chambre des députés, Laura Boldrini, est arrivée cet après-midi sur place.
Ces villages sont extrêmement difficiles d’accès pour les secours, d'autant plus que plusieurs tronçons de petites routes ont également été détruits, explique notre correspondante à Rome, Anne Le Nir.
L’épicentre du séisme aurait été localisé entre la petite cité médiévale de Rieti et le village de Norcia, en Ombrie. Et les 18 secousses enregistrées depuis 3h30 du matin, dont trois fortement ressenties jusqu'à Rome, auraient évidemment provoqué des dégâts matériels considérables.
A Amatrice, ce village de montagnes de la région du Latium, non loin de l'épicentre du séisme, le maire a déclaré que « la moitié de la ville n'existait plus ». C'est le cas du centre historique datant du XIVe siècle, qui a été complètement rasé. Plus de 50 personnes sont mortes dans cette ville à cause du tremblement de terre qui a également rendu l'hôpital de la ville inutilisable, rapporte notre envoyée spéciale, Domitille Piron. Un centre d'hébergement d'urgence a été installé dans le gymnase, l'une des rares infrastructures de la ville qui ne se soit pas effondrée.
Les autorités ont fait appel à l’armée. 235 millions d’euros ont été débloqués. Les secouristes sont à pied d'oeuvre depuis le début de l'après-midi pour tenter d'extraire des décombres les personnes encore vivantes. La direction régionale de la santé a ouvert des centres de transfusion à Rome et à Rieti, dans le Latium, une des trois régions touchées.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker s'est dit « prêt à porter assistance » à la nation italienne, dans une lettre adressée au président du Conseil italien. Matteo Renzi s'est rendu à Amatrice en fin d'après-midi. « Nous ne laisserons personne seul, aucune famille, aucune ville, aucun hameau » avait-il assuré un peu plus tôt. Le pape François, lui, a interrompu son audience générale hebdomadaire pour dire sa grande douleur et sa proximité avec toutes les personnes présentes sur les lieux.
En avril 2009, un autre séisme d’une magnitude voisine (6,3) avait fait plus de 300 morts en Italie, et provoqué des milliards d’euros de dégâts, dans la région de l’Aquila. Mais l’épicentre était situé près du chef-lieu de la région, très peuplé. Ce qui n’est pas le cas cette fois-ci, a indiqué le chef de la protection civile italienne.