Crise des migrants: l'Allemagne vient au secours de l'Italie

L'Allemagne, qui a accueilli un million de réfugiés l'année dernière, s'apprête à recevoir plusieurs centaines de demandeurs d'asile pour alléger la pression sur l'Italie, qui a vu arriver près d'un demi-million de candidats à l'exil sur son territoire en deux ans.

En 2015, la Commission européenne présentait un plan destiné à la répartition entre divers pays membres de l'UE d'environ 40 000 réfugiés bloqués sur le sol italien. A ce jour, moins de 120 ont pu être transférés vers d'autres pays, notamment au Danemark et en Suède. Mais l'Allemagne, qui a accueilli deux millions de réfugiés en 2015, pourrait relancer ce plan.

Le nombre de migrants arrivés via la Méditerranée en Italie, depuis le début de l'année, soit près de 102 000, est à peu près identique à celui enregistré entre janvier et août 2015. Mais l'afflux de réfugiés n'est pas prêt de se tarir. Qui plus est, compte tenu de la fermeture des frontières, la pression subie par l'Italie risque de devenir ingérable. L'Allemagne entend donc accueillir plusieurs centaines d'ayants droit à l'asile dès le mois de septembre dans l'objectif d'alléger cette pression. 

Cette information a été communiquée par le ministre italien de l'Intérieur suite à son entretien à Rimini, dans le nord-est de l'Italie, avec son homologue allemand. D'après Angelino Alfano, si Berlin fait effectivement redémarrer le principe de répartition équitable, « les autres pays concernés ne pourront plus se soustraire » à cette politique de redistribution.

Message fort de l'Allemagne

« Nous devons nous rappeler que l'Allemagne a accueilli plus d'un million de migrants en 2015 et si elle prend certains de nos réfugiés, le message sera très fort, a ajouté le ministre. Si l'Allemagne peut le faire, alors tous ceux qui n'ont pas accompli un aussi grand effort que l'Allemagne le peuvent aussi ».

L'Italie a vu arriver sur son territoire plus de 420 000 candidats à l'exil depuis 2014.
De nombreux migrants ne restent pas en Italie et poursuivent leur route vers des pays d'Europe du Nord, mais un renforcement des contrôles aux frontières a provoqué des goulots d'étranglement et des milliers de personnes ont été contraintes de rester en Italie.

Seuls les ressortissants syriens, irakiens et érythréens sont considérés comme des réfugiés de fait. La plupart des migrants arrivant en Italie sont originaires d'Afrique et ne sont pas éligibles au programme de relocalisation de la Commission européenne.

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