Les assaillants du commissariat demandent la libération de l’opposant Jiraïr Sefilian, actuellement emprisonné, et la démission du président pro-russe Serge Sarkissian. Vendredi 29 juillet, de nombreux manifestants étaient venus les soutenir. Pour Richard Giragosian, directeur du RSC, un cercle de réflexion basé à Erevan, cette prise d’otage a servi de catalyseur aux mécontentements que la population a accumulés. « C'est assez inévitable, explique-t-il, si l'on regarde le contexte : une corruption répandue, des élections entachées d'irrégularités et plus généralement un gouvernement arménien qui règne plutôt qu'il ne gouverne. Ceci étant dit, c'est avant tout la dégradation de la situation économique qui est en cause aujourd'hui. »
Vendredi, la dispersion de la manifestation a été violente. Plus de 70 personnes ont été hospitalisées et Richard Giragosian n’est pas optimiste : « Ce qui rend la situation encore pire sur le terrain c'est la réaction disproportionnée de la police, et on ne peut que s'attendre à ce que ce nouveau cycle de protestation se poursuive et s'aggrave. »
L'élection de Serge Sarkissian en 2008, contestée par l'opposition, avait provoqué des émeutes au cours desquelles 10 personnes avaient perdu la vie. Samedi, les Etats-Unis se sont dits « profondément inquiets » et ont appelé à un règlement pacifique de la crise.