Avec notre envoyée spéciale, Geneviève Delrue
Un silence intense, dense qui en dit plus long qu’un long discours. François avait fait ce choix avant de venir visiter le camp nazi d'Auschwitz où périrent 1 million de Juifs venus de toute l’Europe et 100 000 Polonais et Tziganes. Le visage fermé et grave , il a franchi à pied le portail et sa tragique inscription « Arbeit Macht Frei » (« Le travail rend libre »), s’est assis sur un banc et s’est mis à prier.
Au mur de la mort où furent exécutés des milliers de prisonniers, François a posé sa main, s’est recueilli et a allumé une bougie. Puis dans la cellule du saint polonais Maximilien Kolbé, ce prêtre qui prit la place d’un père de famille pour lui laisser la vie sauve, François s’est plongé dans un abîme de prière, cinq longues minutes dans le silence épais du temps suspendu pour rejoindre la mémoire des victimes de la folie des hommes .
Au camp d’extermination de Birkenau, le pape a gardé cette même attitude silencieuse, estimant que la grande plaine nue avec ses vestiges de baraquements et de fours crématoires ne demandait rien d’autre qu’une prière intérieure.