« Pour ceux qui viennent ici, c’est le destin, la tombola. Soit tu arrives en Italie en vie, soit tu restes en mer », témoigne un migrant rescapé. Si ce dernier a survécu, ils sont 480 à mourir chaque mois en traversant la Méditerranée.
« J’ai perdu ma copine dans l’eau, elle est morte », déclare émue une survivante. Ces hommes, femmes, enfants originaires d'Afrique subsaharienne, gardent les cicatrices, visibles ou invisibles, du calvaire qu'ils ont enduré.
« Vous aurez bien l’argent pour payer tous les passeurs, mais avec votre argent vous serez des esclaves », prévient un rescapé.
Pour ne pas revivre le traumatisme, les migrants racontent rarement à leurs proches restés au pays les souffrances qu'ils ont endurées. Ainsi, pour lever le voile sur la réalité des conditions du voyage et dissuader ceux qui seraient encore tentés de rejoindre l'Europe, ces témoignages vont être diffusés sur les réseaux sociaux, à la télévision et à la radio, dans une quinzaine de pays d'Afrique de l'Ouest et du Nord.