Lionel Messi avait argué durant l’audience qu’il ignorait tout du montage de sociétés que son père et ses avocats avaient organisé pour éviter de payer 4,16 millions d’euros au fisc espagnol. L’argument avait convaincu le parquet, qui avait requis la relaxe, mais pas les juges. « L’accusé a décidé de rester dans l’ignorance », note le tribunal de Barcelone.
Son jugement a valeur d’exemple. Les magistrats ont en effet souligné qu’en cas de relaxe, les citoyens ordinaires auraient pu croire qu’il était préférable de se « désintéresser » des obligations fiscales plutôt que « de s’en inquiéter ».
Condamné à 21 mois d’emprisonnement, le quintuple Ballon d’Or argentin devrait cependant échapper à la prison. En Espagne, les peines inférieures à deux ans ne sont généralement pas exécutées. L’attaquant star du FC Barcelone devra cependant verser une amende de 2,09 millions d’euros au fisc, et son père, Jorge Horacio Messi, 1,6 million. Lionel Messi a déjà annoncé par la voix de ses représentants qu'il allait faire appel de sa condamnation devant la Cour suprême espagnole.
Les Messi avaient procédé entre 2007 et 2009 à des montages de sociétés au Royaume-Uni, en Suisse, au Belize et en Uruguay pour ne pas verser d’impôts sur les revenus tirés de la promotion de marques telles qu’Adidas, Pepsi ou Danone.
Considéré par Forbes comme l’un des quatre sportifs les mieux payés au monde, le footballeur argentin était dans le collimateur du fisc depuis 2013. Sa condamnation intervient huit mois après celle de son coéquipier à Barcelone, le milieu argentin Javier Mascherano, également pour des questions de revenus tirés de l’exploitation de son image.
Avec AFP