Avec notre correspondante à Budapest, Florence Labruyère
Fattoun Hassan, 63 ans, diabétique et presque aveugle, Fahdawy Ghazy, un étudiant en fauteuil roulant et Mohammed Aziz, un chauffeur de taxi d'Alep, qui marche avec des béquilles, tous les trois ont été jugés coupables d'avoir participé à une émeute.
Les faits remontent à septembre 2015. Après avoir laissé transiter des réfugiés tout l'été, la Hongrie verrouille sa frontière sud. Plusieurs centaines de réfugiés se retrouvent bloqués de l'autre côté, en Serbie. Ils tentent alors de forcer un barrage et jettent des pierres. Les forces de l'ordre répliquent par des gaz et des canons à eau.
Puis le calme revient, la police laisse avancer la foule, où l'on voit beaucoup de familles et d'enfants. Les réfugiés croient qu'ils peuvent enfin entrer en Hongrie. Soudain, sans sommation, les policiers antiterroristes foncent et matraquent les réfugiés qui s'enfuient.
Sauf Fattoun, Fadawy et Mohammed qui sont arrêtés avec une vingtaine d'autres personnes. « Vous auriez dû comprendre qu'une émeute avait lieu. Vous avez utilisé cet événement pour tenter de passer en Hongrie », a dit le juge. En raison de leur état de santé, les trois éclopés ont reçu des peines avec sursis. C'est un jugement absurde, selon leur avocat qui a décidé de faire appel.