Islande: l'universitaire Gudni Johannesson en tête de la présidentielle

L'universitaire Gudni Johannesson a revendiqué dans la nuit de samedi 25 à dimanche 26 juin la victoire à l'élection présidentielle islandaise. Cet homme de consensus est arrivé en tête du scrutin en un tour ce samedi.

« Tous les suffrages n'ont pas été comptés, mais je pense que nous avons gagné », a déclaré à son QG de campagne ce candidat de 48 ans sans étiquette, dans la nuit de samedi à dimanche. Gudni Johannesson se fondait sur le dépouillement de près d'un tiers des votes, qui d'après la chaîne de télévision publique RUV le plaçait en tête avec 37,8%, devant Halla Tomasdottir, femme d'affaires également sans étiquette, qui obtenait 29,8% des voix.

Parmi les neuf candidats qui briguaient la succession d'Olafur Ragnar Grimsson, 73 ans dont 20 comme chef de l'État, l'historien a toujours été largement en tête des sondages, dès l'annonce de sa candidature. Mais son résultat est moins bon qu'attendu.

Les électeurs ont apprécié la sobriété et l'indépendance de ces deux néophytes, dans un pays en quête de renouvellement de sa classe politique. Les partis traditionnels suscitent une forte défiance depuis la crise engendrée début avril par les Panama Papers, qui ont révélé qu'un nombre impressionnant d'Islandais avaient détenu des avoirs dans les paradis fiscaux.

Euroscepticisme

Hostile à une adhésion de l'île à l'Union européenne, M. Johannesson était aussi en phase avec l'euroscepticisme de la majorité des Islandais. La plupart n'ont pas vu d'un mauvais oeil la victoire du « Brexit » au Royaume-Uni à l'issue du référendum de jeudi 23 juin. Le divorce entre la Grande-Bretagne et l'UE « change beaucoup de choses dans le bon sens pour les Islandais », disait vendredi soir M. Johannesson. Il pourrait éventuellement amener le Royaume-Uni à renouer avec l'Association européenne de libre-échange (Islande, Norvège, Suisse et Liechtenstein).

Le gouvernement de centre-droit islandais avait retiré en 2015 la candidature à l'Union européenne déposée par son prédécesseur de gauche en 2009, mettant fin aux négociations avant qu'elles n'abordent le dossier délicat de la pêche.

Enfin, M. Johannesson avait pour lui d'être un sincère passionné de football. Et ce n'est pas une mince affaire ces jours-ci. Qualifiée pour la première fois pour un grand tournoi international, l'Islande réalise un superbe parcours à l'Euro-2016 et se prépare fiévreusement à un huitième de finale contre l'Angleterre ce lundi. Quand l'Agence France-Presse (AFP) lui a demandé, alors qu'il votait, ce qu'il ferait une fois élu, il a répondu : « La première chose, le plus important, c'est de me rendre en France lundi pour voir l'Islande jouer contre l'Angleterre ».

(Avec AFP)

Partager :