Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
George Osborne cherche à provoquer un électrochoc parmi les électeurs britanniques en prévenant qu’un vote pour quitter le giron européen l’obligera à combler un trou de près de 40 milliards d’euros dans les finances publiques.
Alors que la Bourse de Londres a terminé en baisse de 2% mardi avec une perte de plus de 80 milliards d’euros depuis le début de la semaine, le ministre de l’Economie entend prévenir les Britanniques qu’il lui faudra abandonner toutes les promesses du gouvernement conservateur réélu l’an dernier. George Osborne affirme qu’il n’aura d’autre choix que de présenter au Parlement un « budget d’urgence » au lendemain d’un Brexit avec à la clé des coupes claires touchant le système de santé, l’éducation et la défense et une augmentation des impôts et des taxes sur l’essence et l’alcool.
Colère dans le camp du «out»
Cette annonce a provoqué la colère des partisans d’une sortie de l’Union européenne qui accusent des adversaires à bout d’arguments de faire des prédictions apocalyptiques. Et il est clair qu’un vent de panique souffle désormais sur le camp du maintien, en retard de 6 à 7 points dans les intentions de vote.
C’est la question de l’immigration qui fait peur aux Britanniques à tel point que l’équipe du Premier ministre envisagerait de réexaminer l’accord sur la libre-circulation des travailleurs obtenu déjà de haute lutte lors des négociations à Bruxelles en février dernier. Le référendum est prévu pour le 23 juin.
→ A (RE)ECOUTER : Au Royaume-Uni, le Brexit inquiète la City de Londres