Macédoine: les nationalistes au pouvoir seuls en lice pour les élections

Malgré les critiques de la communauté internationale, le gouvernement sortant nationaliste de Gruevski organise des élections le 5 juin, alors que seul le parti au pouvoir présente des listes. Toutes les formations d'opposition ont refusé de présenter des candidats et le délai pour le faire a expiré ce jeudi 12 mai à minuit. Des manifestations anti-gouvernement ont lieu plusieurs fois par semaine dans plusieurs villes du pays. Les manifestants lancent des ballons de peinture pour « décorer » les monuments construits par Gruevski. Cette action a pris le nom de « révolution de couleurs ». L'Union Européenne a menacé de ne pas reconnaitre les élections s'il n'est pas trouvé une sortie à la crise.

Avec notre correspondant à Belgrade,  Laurent Rouy

C'est une Macédoine hautement instable, avec des manifestations régulières de l'opposition et des contre meetings en soutien au gouvernement autoritaire et nationaliste, qui semble se diriger vers des élections faussées, courues d'avance.

Pour tenter de sortir d'une crise politique qui dure depuis un an et demi, Washington et Bruxelles avaient convaincu le Premier ministre d'alors, Nikola Gruevski, d'organiser des élections législatives transparentes. Las, les trois principaux partis d'opposition de Macédoine ont refusé de présenter des candidats, arguant que les conditions d'organisation d'un scrutin non truqué n'étaient pas réunies.

Scrutin le 5 juin

Le VMRO de Nikola Gruevski a lui déposé une liste de candidats mercredi 11 mai au soir, quelques minutes avant l'heure limite. Le VMRO se retrouve donc seul parti en lice pour le scrutin, qui devrait avoir lieu le 5 juin.

Alors que la Macédoine est secouée par des manifestations populaires du mouvement dit de la « révolution des couleurs », Bruxelles demande au gouvernement de repousser les élections, pour l'instant sans succès. L'Union européenne enverra mercredi 18 mai un diplomate chargé de faire s'assoir les différents représentants politiques à la même table pour négocier. Bruxelles menace de ne pas reconnaitre les élections si elles ont tout de même lieu.

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