Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Des accusations graves, corroborées par des témoins, des victimes et par une vidéo : selon Human Rights Watch, des soldats turcs en poste à la frontière syrienne seraient responsables de la mort de cinq demandeurs d'asile, dont un enfant de 15 ans.
Ils auraient également blessé grièvement au moins 14 personnes. Les faits se seraient déroulés en mars et avril 2016. Ils auraient visé des Syriens qui tentaient de franchir la frontière ainsi que leurs passeurs.
L'ONG décrit une situation très dégradée le long de cette frontière, notamment dans la région d'Hatay, depuis août 2015. Elle évoque des arrestations et des refoulements massifs de Syriens fuyant les bombardements du régime de Damas et l'avancée du groupe État islamique dans la région.
Ces dernières semaines, régime et jihadistes ont été accusés de viser des camps de déplacés en Syrie, près de la frontière turque. En cas d'attaque, ces déplacés sont pris au piège, constate Human Rights Watch, qui accuse Ankara de n'ouvrir sa frontière qu'aux seuls blessés graves.
En avril, Amnesty International avait dénoncé des faits similaires. Ces ONG réclament des enquêtes, mais les autorités démentent. Officiellement, Ankara maintient sa politique de « portes ouvertes » à l'égard des Syriens.