A la Une: Croatie, une irrésistible dérive fasciste ?

Une revue de presse présentée en partenariat avec Le Courrier des Balkans.

Depuis quelques mois, la Croatie est entrée dans une spirale dangereuse. Des saluts oustachis sont scandés dans les stades, des néo-Chemises noires défilent dans les rues de Zagreb et le ministre de la Culture est un historien révisionniste, proche des courants néo-nazis. Face à cette déferlante, le gouvernement reste sourd et prétend rejeter « toutes les formes de totalitarisme ». Mais se développe-t-il véritablement en Croatie plusieurs formes d’extrémisme ?
Croatie : une irrésistible dérive fasciste ?
Droitisation en Croatie : le retour aux années 1990 ?

Le 10 avril est la date anniversaire de la naissance de l’Etat Indépendant de Croatie. Etat satellite du troisième Reich, dirigé par les Oustachis et guidé par l’idéologie nazie, il est responsable de la mort en camps d’extermination de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Alors qu’un certain nombre d’acteurs politiques, d’activistes et de citoyens dénoncent la radicalisation et le durcissement de la rhétorique de droite du gouvernement conservateur au pouvoir aujourd’hui en Croatie, cette date est l’occasion pour tout le monde de prendre ses distances avec le révisionnisme.
Il y a 75 ans naissait l’Etat indépendant de Croatie : devoir de mémoire vs révisionnisme

Les étudiants ont organisé cette semaine des plénums pour protester contre la collaboration entre les facultés de de philosophie et de théologie. Les étudiants interprètent cette « unification » comme une stratégie politique et dénoncent les décisions opaques de la direction. Dans un contexte de radicalisation de la politique menée par le gouvernement, serait-on en train d’assister à la renaissance d’un printemps de la contestation ?
Croatie : à la fac de philo de Zagreb, des plénums contre la « cléricalisation » de l’éducation

La décision présidentielle de gracier tous les politiciens impliqués dans des affaires criminelles a fait l’effet d’une bombe dans l’opinion publique. Ce geste balaie tout le travail effectué par le bureau du procureur spécial et remet en doute la tenue d’élections le 5 juin prochain. A Skopje, des manifestations ont éclaté dans le centre-ville. L’UE et les Etats-Unis se disent « inquiets ».
Macédoine : amnistie générale des politiciens véreux, manifs à Skopje, l’UE et les USA « inquiets »

Les fonds IAP, les instruments d’aide de pré-adhésion européenne, ont-ils été détournés en Macédoine ? C’est que laissent entendre les récentes déclarations du médiateur Peter Vanhoutte. L’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) a ouvert une enquête.
Macédoine : 40 % des fonds européens de pré-adhésion détournés, l’UE mène l’enquête

L’économie informelle représente encore une large part des échanges en Serbie. Une bonne partie des entrepreneurs préfèrent embaucher au noir prétextant ne pas pouvoir faire face aux charges sociales de leurs employés. Les acteurs de cette économie sont pourtant peu souvent sanctionnés. Une tolérance interprétée comme le constat d’échec de l’État, incapable de s’attaquer à un taux de chômage trop élevé.
L’économie grise fait perdre huit millions d’euros par jour à la Serbie

La nuit précédant la visite d’Aleksandar Vučić à Zubin Potok, dans le Nord du Kosovo, une bombe a été lancée devant le gymnase, et la nouvelle façade criblée de balles. Le Premier ministre serbe en campagne, qui comptait bien redorer son blason grâce à la population serbe locale, a dû se rendre à l’évidence : l’ancienne province n’est plus ce qu’elle était.
Vučić en campagne : le Kosovo n’est plus ce qu’il était

Malgré les protestations virulentes et musclées de la première force d’opposition, le mouvement Vetëvendosje !, Hashim Thaçi, a été « intronisé », ce vendredi 8 avril à la présidence du Kosovo. Mandaté pour cinq ans, il succède à Atifete Jahjaga.
Kosovo : Hashim Thaçi « intronisé » Président, l’opposition s’insurge

Témoins menacés par des dirigeants politiques, manque de collaboration de la justice en Serbie et au Kosovo, personnel en sous-effectif, fin du mandat de la mission européenne Eulex. Juger de façon efficace et indépendante les crimes de guerre commis au Kosovo n’est pas, et n’a jamais été, de tout repos.
Crimes de guerre au Kosovo : la protection des témoins, talon d’Achille de la justice

Dans la famille Podesta, il y a John, ancien chef de cabinet de Bill Clinton et actuel directeur de campagne d’Hillary, et Tony, patron d’un influent cabinet de lobbying. En 2012, le Podesta Group avait signé un vaseux contrat avec le gouvernement Thaçi. L’intermédiaire ? Madeleine Albright. Le Podesta Group, lié à la Sberbank russe, est cité dans les Panama Papers. Explications.
Panama Papers : les bonnes affaires des lobbyistes américains au Kosovo

En Slovénie, les « Panama Papers » ont exhumé l’affaire Mihael Karner, alias Jozef Topolovec, « baron slovène » à la tête d’un petit empire de distribution de stéroïdes anabolisants. Il compte aujourd’hui parmi les plus grands narcotrafiquants de la planète. Retour sur l’ascension et la chute d’un rêve américain.
Panama Papers : en Slovénie, Mihael Karner, le roi déchu des stéroïdes

La vidéo cartonne sur YouTube : des « gardes de volontaires » débusquent des migrants dans une forêt, leur mettent des menottes et les expulsent en Turquie. Le Premier ministre bulgare et le chef de la police n’y voient rien à redire. Au contraire. Les « chasseurs de migrants » sont devenus des héros.
Bulgarie : la « chasse aux migrants » est ouverte

Mardi, des heurts ont à nouveau opposé des dizaines de réfugiés aux forces de sécurité macédoniennes, qui ont répondu à grand renfort de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, alors que les chefs d’Etat macédonien, croate et slovène visitaient le camp de Gevgelia. A Idomeni, la (sur)vie suit son court.
Réfugiés : ordinaire violence policière à Idomeni

« Dans le monde d’aujourd’hui, penser à gauche veut dire être pour les migrants, tandis que penser à droite implique de s’y opposer. Mais pour la troisième catégorie qui veut surtout penser librement, la vie n’est pas aussi simpliste [...] »
Slovénie : les migrants, l’État islamique et la peur de l’autre

C’était un secret bien gardé : quelques années avant son éclatement, la Yougoslavie développait un programme nucléaire. Le programme A, lié à l’armée, et le programme B, à des fins civiles. La compagnie Energoinvest de Sarajevo y était directement impliquée. Aujourd’hui, son ancien directeur témoigne.
Yougoslavie : il était une fois la bombe atomique

Le metteur en scène slovène Tomaž Pandur est décédé d’un arrêt cardiaque à 53 ans, ce mardi à Skopje, alors qu’il préparait une représentation du Roi Lear avec la troupe du Théâtre national de Macédoine. Sa carrière courte, mais fulgurante, aura marqué le théâtre balkanique par un style unique et des partis pris courageux. Il avait émigré depuis quelques années à Madrid, où il avait fondé sa troupe, Pandur Theaters.
In memoriam : Tomaž Pandur, grande figure du théâtre slovène, mort sur les planches

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