Réfugiés: à Lesbos, après le HCR, MSF suspend à son tour ses activités

En Grèce, l'inquiétude règne autour des centres d'enregistrement des migrants. Depuis l'application de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie, ils se sont transformés en centres de détention. Des organisations non gouvernementales critiquent cette évolution. Plusieurs d'entre elles ont décidé d'arrêter provisoirement certaines de leurs activités en leur sein en signe de protestations, notamment sur l'île de Lesbos.

Avec notre correspondante à Athènes,  Charlotte Stiévenard

Devant les grillages du centre pour migrants de Moria, c'est le calme plat. Depuis mardi midi, Médecins sans frontière a décidé de ne plus y offrir ses service de santé à l'intérieur et de ne plus y transporter les réfugiés. Une façon de protester comme l'explique coordinateur de l'ONG sur l'île de Lesbos, Michele Telaro : « Nous sommes très inquiets en ce qui concerne la détention et de possibles renvois vers la Turquie. Il n'y a aucune communication officielle, rien n'est clair. » MSF demande des clarifications au gouvernement avant de décider de ce qu'il fera ensuite.

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés a quant à lui arrêté l'aide matérielle à Moria, mais il reste à l'intérieur comme l'explique son coordinateur local Boris Cheshirkov : « La chose importante pour nous, c'est de dire que le HCR ne fait pas partie de l'accord UE-Turquie, nous ne participerons à aucune forme de détention ou retour de réfugiés. Dans les hotspots qui sont désormais des centres fermés, nous faisons du conseil et de l'activité de protection et nous assurerons que tous les standards internationaux soient respectés, dont un accès complet et équitable à l'asile, ce qui est un droit fondamental. »

Depuis le début de la crise migratoire en Grèce, le gouvernement a salué à plusieurs reprises le travail des ONG sur les îles et le continent.

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