Avec notre envoyé spécial à Bruxelles, Pierre Olivier
Après le choc des attentats et l’afflux de blessés, vient maintenant le temps d’accueillir les familles venues voir leurs proches. « On donne des nouvelles sans fard, sans masquer les problématiques. Donc il faut mettre de l’empathie. C’est un travail difficile, délicat, important, surtout s’il y a encore des personnes qu’on recherche, s’il y a des identités qu’on n’a pas encore », a déclaré le professeur Pierre Mols, chef du service du CHU Saint-Pierre de Bruxelles.
Pour les équipes soignantes, bien que préparées, la charge émotionnelle est très intense. Le professeur Mols veille à ce que chacun puisse en parler : « Il y a une équipe de psychologues qui nous ont déjà débriefés. »
Une prise en charge particulière
Le professeur a ajouté : « Le premier defusing (technique de prise en charge des personnes ayant vécu un traumatisme psychique, ndlr) a eu lieu pour mon équipe, c’est-à-dire une cinquantaine de personnes, à 14 heures [NDLR : mardi 22 mars]. On ne voulait pas les laisser partir sans une prise de paroles, une structuration de la pensée pour savoir où ils étaient, où ils allaient avant une prise en charge plus particulière, personnalisée, extérieure à l’hôpital. »
Néanmoins, spontanément, beaucoup d'infirmiers et de médecins ont proposé de revenir aider, le mercredi 23 mars et les jours suivants.