Avec notre envoyé spécial à Konitsa, Jean-Arnaud Dérens
Le village de Konitsa est un nid d’aigle accroché aux montagnes du Pinde. Le cadre pourrait être paradisiaque, si la crise, ici aussi, n’était venue faire ses ravages. La moitié des habitants sont partis vers les grandes villes, et les vitrines fermées se succèdent dans la rue centrale. C’est ici qu’il y a une semaine, le gouvernement grec a installé 167 réfugiés syriens, directement conduits à Konitsa depuis le port du Pirée où ils venaient de débarquer.
Les réfugiés sont très correctement logés dans un vaste centre d’hébergement dépendant du ministère du travail et des affaires sociales. La frontière albanaise n’est qu’à une vingtaine de kilomètres et certains se demandent si les réfugiés ne vont pas tenter de poursuivre leur voyage en pénétrant dans le pays voisin. Une hypothèse que rejette Katerina Boupoulou, la directrice du centre « Lors des entretiens que j’ai eu dernièrement avec les réfugiés syriens, ils m’ont tous dit qu’ils se sentaient en sécurité dans ce camps. Pour l’instant, ils préfèrent attendre ici. Nous accueillons surtout des familles avec des enfants en bas âge, et je ne crois pas qu’elles soient prêtes à mettre leurs vies en danger. Ce serait une entreprise trop difficile ».
Pour autant, personne ne sait ce qu’il adviendra de ces réfugiés. Resteront-ils en Grèce ? Le gouvernement pourra-t-il longtemps subvenir à leurs besoins ? Dimanche, 1 200 autres réfugiés sont arrivés à Ionnina, à une cinquantaine de kilomètres plus au sud, également tout près des frontières de l’Albanie.