La presse allemande mitigée sur le compromis UE-Turquie voulu par Angela Merkel

Le compromis trouvé entre l'UE et la Turquie et voulu par Angela Merkel est perçu comme une victoire de la chancelière. Mais la dépendance que l'accord crée à l’égard d'Ankara suscite également des commentaires mitigés sur ses conséquences.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

« Cette journée montre que l’Europe sera capable de surmonter cette crise avec le soutien de l'ensemble des 28 pays membres et en commun avec la Turquie ». Angela Merkel a tiré un bilan positif du sommet européen. Elle a salué un accord permettant une meilleure protection des frontières extérieures de l'Union et une lutte plus efficace contre les passeurs et l'immigration illégale.

En Allemagne, les commentaires soulignent souvent que la chancelière s'est imposée. « L'Europe applique le plan Merkel », écrit ainsi le magazine Die Zeit pour lequel un accord n'a été possible que parce que la chancelière l'a voulu et que ses partenaires n'avaient pas d'alternative à présenter. « Merkel encore si isolée récemment est à nouveau entendue  », écrit le journal Süddeutsche Zeitung.

Mais la presse allemande souligne aussi les risques de ce compromis et la dépendance qu'il crée à l'égard de la Turquie. « Tout miser sur Erdogan peut déboucher sur un fiasco », écrit le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine.

Pour le Tagesspiegel de Berlin, l'Europe a mis à mal ses valeurs et la solidarité entre ses membres. Un quotidien régional parle d'un salto arrière de la chancelière qui avec ce compromis abandonne sa généreuse politique migratoire de l'automne dernier.

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