Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Une chance de régler la crise migratoire ». Angela Merkel s’est voulu modérément optimiste avant le sommet européen qui débute jeudi 17 mars. La chancelière espère qu’il permettra d’aboutir à « des solutions durables » dans la crise actuelle à savoir dans la lutte contre les causes des migrations. « Si les différents éléments des propositions actuelles se mettent en place, nous pouvons parvenir à une solution durable et européenne de la crise migratoire. Nous avons besoin d’une Europe qui relève les défis dans la solidarité et avec des politiques communes. C’est la seule voie qui peut assurer à terme le succès », a-t-elle dit.
Si elle reconnaît que la fermeture des Balkans profite à l’Allemagne, Angela Merkel, critique des mesures nationales qui combattent les symptômes de la crise et non ses causes et placent la Grèce dans une situation difficile.
« Avec la Turquie, c'est donnant-donnant »
La chancelière a défendu le plan proposé par la Turquie tout en s’efforçant de rassurer ses troupes chrétiennes-démocrates qui, comme beaucoup d’Allemands, sont méfiantes à l’égard d’Ankara et hostiles à un rapprochement trop rapide de la Turquie avec l’Union européenne. « L’accueil par la Turquie d’environ 2,7 millions réfugiés est exemplaire, a-t-elle déclaré. L’Europe n’a en revanche pas brillé par sa solidarité et une répartition équitable des migrants malgré 28 pays et 500 millions d’habitants. Les propositions ambitieuses du Premier ministre turc montrent que nous sommes arrivés à un moment décisif dans la solution de la crise migratoire. »
Angela Merkel a souligné que l’adhésion d’Ankara ne figurait pas à l’ordre du jour même si de nouveaux chapitres de ce processus s’ouvrent, que les conditions nécessaires à l’abrogation des visas pour les Turcs se rendant en Europe doivent être respectées, comme la liberté de la presse et le respect de la minorité kurde par Ankara.
La chancelière a parlé d’un « donnant-donnant » dans les négociations avec la Turquie sur les réfugiés, pour rejeter les critiques contre une Allemagne et une Europe livrées dans ce dossier aux exigences turques.