Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
C'est le général d'armée Phillip Breedlove qui mâche le moins ses mots. Le commandant en chef des forces alliées en Europe a été jusqu'à estimer que la Russie posait « une menace à long terme pour l'existence même des États-Unis » et de leurs alliés européens. Les Etats-Unis vont multiplier par quatre leur dispositif militaire en Europe en 2017 pour dissuader Moscou de toute attaque contre les pays membre de l’Otan.
Devant la commission de défense du Sénat américain, il a décrit une stratégie du régime baasiste et de son allié russe qui consisterait à chasser le plus grand nombre de civils de chez eux et donc à jeter un flot incessant de réfugiés sur le chemin de l'exil vers l'Europe.
C'est la raison pour laquelle, selon le général Breedlove, les forces de Damas et de Moscou utiliseraient des bombes non guidées et des barils d'explosifs largués par hélicoptère.
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« La Russie et le régime de Bachar al-Assad utilisent délibérément la migration comme une arme pour essayer de submerger les infrastructures européennes et casser la détermination des Européens », a ajouté le chef militaire allié.
De son côté, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, répétait pendant ce temps-là que les forces russes prenaient pour cible les forces d'opposition au régime baasiste et non les jihadistes. Le chef civil de l'Alliance atlantique se dit d'ailleurs préoccupé par le renforcement de la capacité militaire de la Russie en Syrie.