Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Sur la place Victoria, au centre d'Athènes, la police a compté environ 500 personnes. Surtout des Afghans bloqués en Grèce. Installé sur des couvertures, ce jeune de 11 ans, sa mère, ses frères et leur père sont là depuis une semaine .
« Le plus important, c'est que nous n'avons pas de toilettes, souligne le garçon. Nous n'avons pas d'eau pour boire, pour nous laver, pour manger. Nous n'avons pas école ».
Cette après-midi, la police espère libérer les lieux. Ils proposent aux réfugiés de monter dans des bus pour les emmener au camp d'Elliniko, car de nouvelles places d'accueil y ont été créées.
Mais beaucoup, comme Ahmed Gangi, un Afghan de 25 ans l'ont connu plein et préfèrent rester ici. « Dans le camp, il y avait beaucoup de gens. Pas de nourriture, pas d'eau, pas de toilettes », se souvient-il.
Selon le ministère de l'Immigration, l'aide réclamée par le gouvernement à l'Union européenne a été augmentée. Elle s'élève désormais à 480 millions d'euros. Elle doit notamment couvrir des chambres d'hôtel, des soins médicaux, de la nourriture, des employés pour le service d'asile ou encore le programme des retours volontaires.
■ Le Haut commisaire aux droits de l'homme dénonce « une clameur xénophobe grandissante ».
S'exprimant à la tribune de l'ONU à Genève à l'ouverture de la 31e session du conseil des droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein a mis en garde les dirigeants contre les dangers que les réflexes d'exclusion font courir à nos sociétés.
« Le traumatisme subi par les migrants est épouvantable. Ils méritent la solidarité et la compassion de la communauté internationale. Construire des murs de plus en plus hauts face à ces gens désespérés qui fuient, c’est illusoire et cruel », a-t-il lancé.
« Les accords qui avaient permis de relocaliser et d'intégrer les réfugiés du Cambodge, du Laos et du Vietnam, et ceux de la guerre de Yougoslavie ont non seulement apporté un bénéfice net aux pays d'accueil mais aussi prouvé leur autorité morale et leur capacité de coopération internationale », a souligné le Haut commissaire.
Et d’ajouter : « aujourd'hui, on voit à l'inverse de l'hostilité, du désordre, et une xénophobie grandissante. La rhétorique contre les immigrants et les minorités marquent nos sociétés. Elle apporte peut-être des bénéfices politiques immédiats dans certains milieux mais elle produit des divisions profondes. Quand les dirigeants font - ou incitent à - des discours de haine, comme on l'a vu ces derniers mois, ils provoquent des ondes de choc qui conduiront à la violence. »