Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Ironie de l’histoire, le système d’enregistrement des réfugiés s’appelle Easy. Mais il n’est pas pour autant si facile de savoir ce que les migrants sont devenus. On le savait déjà, mais un chiffre officiel remplace les estimations: un arrivant sur huit l’année passée soit 130 à 140 000 personnes a disparu. Ces personnes ne se sont pas présentées après un premier enregistrement en général à la frontière dans les foyers d’accueil où ils devaient ensuite se rendre.
Les autorités ne peuvent que spéculer sur le sort de ces réfugiés. Certains ont pu rentrer dans leur pays, poursuivre leur voyage vers une autre destination européenne, rejoindre des parents et des amis ou encore choisir une vie clandestine en Allemagne. Il est vrai que l’urgence et l’improvisation des derniers mois n’a pas facilité le travail des autorités dépassées par l’arrivée massive de réfugiés.
Les curiosités du fédéralisme n’ont rien arrangé avec des systèmes informatiques gérant les dossiers des demandeurs d’asile différents dans les différentes régions et encore moins connectés ensemble. Des doublons dans les statistiques existent également, certains s’enregistrant dans différents Länder.
Les choses doivent changer avec un fichier centralisé des migrants et une pièce d’identité reçue à leur arrivée. Une réforme votée jeudi prévoit aussi qu’un réfugié ne se présentant pas dans le foyer qui lui a été attribué ne pourra pas bénéficier des aides sociales.