« Il n'est pas écrit "idiot" sur notre front, ne croyez pas que les avions et les bus sont ici pour rien, notre patience a des limites », s'est emporté Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara ce jeudi 11 février 2016. Le président turc semblait visiblement énervé par les appels internationaux à ouvrir la frontière turque aux nouveaux réfugiés syriens de la région d'Alep et il a menacé d'envoyer en Europe des centaines de milliers de réfugiés qui sont déjà en Turquie.
Le président Erdogan a par ailleurs confirmé la réalité d'un marchandage controversé sur le sort des migrants entre lui-même, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, et le président du Conseil européen Donald Tusk. Cette conversation, rapportée par le site grec Euro2day, a eu lieu en novembre dernier. Recep Tayyip Erdogan jugeait alors « modique » la somme de 3 milliards d'euros proposée par l'Union européenne, en contrepartie du maintien des migrants sur le sol turc ; il rappelait alors que son pays avait dépensé 8 milliards d'euros, rien que pour les camps de réfugiés.
« Je suis fier de l'avoir dit, reconnait aujourd'hui le président turc, nous avons dit aux Européens : désolé, nous ouvrirons les portes et dirons - au revoir- aux migrants ».