Aïvaras Abromavicius dit refuser d’être un « paravent » masquant la corruption. Les schémas du passé n’ont pas disparu avec la révolution du Maïdan et la fuite du président Ianoukovitch, a expliqué le ministre ukrainien de l'Economie au cours d’une conférence de presse qui devait être, à l’origine, consacrée aux privatisations.
S’il jette l’éponge, c’est qu’il estime avoir les mains liées : « Ce n'est pas seulement un manque de soutien ou de volonté politique. Ce sont des mesures actives visant à paralyser notre travail de réformes. Mon équipe et moi ne sommes pas prêts à couvrir le retour d'anciens schémas, et la création de nouveaux, allant dans les intérêts de certains hommes politiques et hommes d'affaires ».
Et parmi ces hommes, qui auraient exercé des pressions sur son ministère, Aïvaras Abromavicius cite Ihor Kononenko, homme d’affaires, député du bloc Petro Porochenko, souvent présenté comme l’éminence grise du président ukrainien.
Pour autant, le ministre démissionnaire espère que son annonce sera interprétée comme un signal : celui de la nécessité de faire un grand ménage. « Il faut une réinitialisation du pouvoir, pas uniquement au ministère de l’Economie, mais à la justice, aux douanes, à l’administration fiscale. Le processus est trop lent et cela se ressent dans le milieu des affaires et c’est pourquoi le climat d’investissement ne s’améliore pas », a-t-il insisté.
A 40 ans, Abromavicius quitte le pouvoir, accroissant un peu plus le malaise et la crise politique au sein du gouvernement Iatseniouk.