Le torchon brûle entre Varsovie et Berlin

Le ministre polonais des Affaires étrangères convoque ce lundi matin l'ambassadeur d'Allemagne en Pologne. La raison : les récentes « déclarations anti-polonaises d'hommes politiques allemands ». Martin Schulz, le président du Parlement européen, a notamment qualifié la Pologne de « démocratie à la Poutine ». Günther Oettinger, le Commissaire européen au Numérique veut quant à lui placer Varsovie sous surveillance. Ces derniers reprochent au nouveau gouvernement nationaliste polonais d'exercer un pouvoir totalitaire. Des critiques très peu goûtées à Varsovie.

Avec notre correspondant a Varsovie, Damien Simonart

Dans une lettre à Günther Oettinger, le ministre polonais de la Justice Zbigniew Ziobro lui répond que le terme « surveillance » venant de la bouche d'un Allemand rappelle aux Polonais leurs pires souvenirs. « Je suis le petit-fils d'un officier polonais qui a servi dans la résistance pour combattre la surveillance allemande », écrit Zbigniew Ziobro.

D'autres députés du parti nationaliste Droit et Justice rappellent également la Seconde Guerre mondiale pour dire aux hommes politiques allemands qu'ils n'ont aucune leçon à donner à la Pologne en matière de démocratie.

Accusés de prendre le contrôle des médias publics, les conservateurs polonais répondent à l'Allemagne qu'elle ferait mieux de protéger ses femmes contre les migrants plutôt que de se mêler des affaires de la Pologne. Une référence aux incidents du Nouvel An à Cologne que la police et la presse allemandes ont tenté d'étouffer.

Le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a convoqué l'ambassadeur d'Allemagne en Pologne pour lui rappeler la position polonaise. Varsovie peut toutefois s'attendre à un retour de bâton dans les prochains jours à Bruxelles.

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