Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Ce sont plusieurs villes du sud-est de la Turquie qui sont non seulement sous couvre-feu, mais aussi sous blocus de l'armée et de la police. Les images qui parviennent de ces villes fermées montrent des quartiers sous le feu intense de l'artillerie, notamment à Cizre où se trouve Nuirevan Elçi, avocat et président du barreau de la région.
« Personne n'ose même regarder par la fenêtre parce que ça tire au mortier, à l'arme automatique, témoigne-t-il. On a tous peur. Parfois il y a des distributions d'eau en ville, mais la dernière fois, on a tiré sur un jeune homme qui était là-bas. Il a perdu son bras. On dit qu'une ou deux épiceries sont toujours ouvertes, mais personne n'ose y aller. »
Le gouvernement turc affirme et répète que les opérations spéciales se poursuivront jusqu'au rétablissement de l'ordre public. Mais le bilan des victimes civiles s'élève à plus de 100 personnes selon les ONG locales. Un bilan qui risque d'augmenter fortement dans les prochains jours.
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