Avec notre envoyée spéciale à Madrid, Béatrice Leveillé
L’incertitude marque la fin de la campagne électorale et l’ambiance des derniers meetings. Comme à la réunion de Ciudadanos, le parti centre-droit. Même si les militants ont porté leurs écharpes orange autour du cou, ils ne sont pourtant pas prêts à une alliance avec Podemos, un nouveau parti de gauche.
« Je crois que les nouveaux partis sont bons pour changer le système et donner une opportunité à la politique », a confessé un militant présent dans la salle. « La différence entre Podemos et Ciudadanos, ce que Podemos veut la revanche, c’est agressif, ce n’est pas bon. »
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Les résultats laissent peu de suspens pour les Espagnols : aucun parti ne devrait avoir la majorité à l’issu du scrutin de dimanche et une seule coalition semble possible pour les partisans d’Albert Rivera : « La majorité d’entre nous préférerait qu’il gouverne avec le PP [parti populaire], c’est sûr ».
« Je pense que tout est possible »
Quelles sont les alliances possibles ? « L’actuelle politique du Parti populaire est assez intelligente. Il laisse entendre que Ciudadanos, ce n’est jamais qu’une créature du PSOE [Parti socialiste ouvrier espagnol], des socialistes qui essaient de capter des voix au centre-droit pour ensuite les reverser vers les socialistes », a expliqué Serge Buj, politologue et professeur à l’université de Rouen.
« Ils laissent entendre qu’il y aurait demain une alliance entre les socialistes et Ciudadanos, poursuit-il. Je pense aussi que du côté des socialistes, l’idée que l’on fait courir, c’est une idée strictement contraire, c’est-à-dire qu’il faut encourager Ciudadanos parce que le parti enlève des voix au PP, et par conséquent l’affaiblira. Je n’ai pas de pronostic à faire sur les alliances possibles, je pense que tout est possible. »