Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Anastasia Becchio
Le président du Conseil européen avait prévenu que certaines revendications britanniques n’étaient pas envisageables. A l’issue du dîner de travail, Donald Tusk s'est radouci : « Les dirigeants ont exprimé leurs préoccupations, mais ils ont aussi manifesté leur volonté de chercher un compromis. Je suis bien plus optimiste maintenant qu’avant notre réunion ».
Un optimisme partagé par le principal intéressé : David Cameron fait état de « bons progrès », tout en soulignant que le travail sera difficile.
Une revendication discriminatoire
Parmi les points les plus délicats : la carence de quatre ans que Londres souhaite imposer à tout ressortissant européen qui viendrait s’installer au Royaume-Uni avant qu’il ne puisse prétendre à des allocations sociales. Une revendication jugée discriminatoire, notamment par la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et surtout la Pologne, gros pourvoyeur de travailleurs en Grande Bretagne.
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« Nous savons que c’est un point qui pourrait déroger à la libre circulation et qui pourrait avoir des conséquences sur nos propres ressortissants. Mais on voit bien aussi qu’il y a, à ce moment-là, des conséquences sur les traités eux-mêmes », a souligné le président François Hollande. Et le chef de l’Etat d'ajouter : « Ce point-là va faire encore l’objet de discussions approfondies au cours des prochaines semaines. »
Une réflexion approfondie
Le président français plaide en faveur d’une réflexion approfondie sur les modifications des textes européens, tout comme la chancelière allemande, Angela Merkel, mais cela ne peut se faire du jour au lendemain.
Dans l'immédiat, les Vingt-Huit vont poursuivre les négociations. L'objectif est de parvenir à un accord d'ici février 2016. François Hollande a résumé l'état d'esprit : « Il n'y a aucune raison de rendre difficile la tâche de ceux qui vont appeler à voter "oui" au référendum. » Le Premier ministre David Cameron a promis aux Britanniques un référendum d'ici 2017.