Officiellement, la réforme constitutionnelle a pour objectif de passer d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire, qui accorderait une prééminence au Premier ministre sur le président de la République.
Selon le document soumis à référendum, le chef de l’Etat sera désormais élu pour sept ans et non plus cinq comme actuellement. Il ne sera plus élu au suffrage universel direct, mais désigné par les parlementaires.
Son mandat ne sera pas renouvelable et il ne jouera plus qu’un rôle de second plan, le Premier ministre héritant des pouvoirs exécutifs et devenant le commandant suprême des forces armées.
L’actuel chef de l’Etat a expliqué que la réforme constitutionnelle apporterait plus de stabilité au système. Mais ses opposants y voient une tactique lui permettant de rester en fonction plus longtemps que prévu.
Serge Sarkissian doit en principe quitter ses fonctions en 2018, au terme de son second mandat. Mais rien ne l’empêche de devenir ensuite Premier ministre, avec des pouvoirs renforcés, si la réforme constitutionnelle est adoptée.
C'est en tout cas ce que redoutent ses opposants, le Congrès national arménien, mais aussi la société civile qui a manifesté durant trois semaines au printemps dernier à Erevan contre l’augmentation du prix de l’électricité.
Des militants qui perçoivent le gouvernement comme corrompu et qui pourraient être tentés de retourner dans la rue en cas de défaite.