Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Pour la troisième fois en trois semaines, l'ambassadeur de Russie à Ankara a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères pour des explications sur les « attaques physiques » contre les représentations diplomatiques et contre des hommes d'affaires turcs, qualifiées d'« inacceptables » par Ankara.
Plus tôt dans la journée, le président Erdogan avait indiqué suivre avec peine les événements en Russie qui n'auraient rien à voir avec l'affaire en elle-même, à savoir pour lui la violation de l'espace aérien par un avion russe. Il a donc été demandé à l'émissaire de tout faire pour assurer la sécurité de la présence turque en Russie.
Volte-face
Car les sanctions économiques pleuvent sur les importations de produits turcs et sur les grands contrats. La venue de touristes russes en Turquie, qui représentent tout de même 4 millions et demi de visiteurs chaque année, a été totalement stoppée.
Après avoir dit que « si les avions russes rééditaient leur incursion en territoire turc, la réplique de la Turquie ne changerait pas », le président Erdogan a indiqué que l'attitude de la Turquie aurait pu être différente s'il avait été clair que l'avion entré dans l'espace aérien turc était russe. Mais il n'est pas sûr que cette volte-face soit de nature à apaiser le courroux russe.