Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Visite éclair, mais très importante. Vladimir Poutine devrait être reçu non seulement par son homologue, le président Hassan Rohani, mais aussi par le guide suprême, Ali Khamenei, véritable détenteur du pouvoir en Iran. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis 2007. A l'époque, les deux pays avaient signé un accord sur la livraison à l'Iran de missiles russes anti-aériens S 300.
Mais l'embargo décrété par l'ONU a contraint la Russie à geler le contrat. Et Téhéran a porté le contentieux devant une cour d'arbitrage internationale.
Tout cela est en passe d'être oublié. Avec l'accord sur le nucléaire iranien, les S 300 devraient être livrés prochainement, effaçant ainsi tout contentieux entre les deux pays.
Moscou et Téhéran n'ont jamais rompu les contacts mais se sont réellement rapprochés à la faveur de la crise syrienne.
Tous deux défendent le régime syrien, même si c'est pour des motifs différents. Pour Téhéran, il s agit de soutenir un régime allié. Pour Moscou, il s'agit de retrouver une place importante sur l'échiquier moyen-oriental.
Mais l'axe Téhéran-Moscou ne plait pas forcement aux capitales arabes. Vladimir Poutine s'en expliquera sans nul doute dès mardi avec le roi de Jordanie qu'il doit recevoir à Sotchi dans le sud de la Russie.