Roumanie: le bilan de l'incendie de la discothèque s'alourdit

Les patrons de la discothèque de Bucarest ravagée par un incendie vendredi soir ont été placés en garde à vue par le parquet. Ils sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires. Le bilan de la tragédie ne cesse de s’alourdir : trente et une personnes sont décédées et près d’une centaine sont entre la vie et la mort.

Avec notre correspondant à Bucarest,  Luca Niculescu

Chaque chiffre est un nouveau cauchemar pour des Roumains qui sont déjà traumatisés. Sur les 145 blessés dans l’incendie dans une discothèque vendredi soir, 90 sont dans un état grave, voire critique. Pour une trentaine d’entre eux, les brûlures sont si profondes qu’on n'a pas pu encore les identifier formellement. Le bilan de cette tragédie pourrait donc être bien plus lourd que la trentaine de victimes annoncée initialement. Vendredi soir, des feux d’artifice ont provoqué un incendie à l’intérieur du Colectiv à Bucarest.

Pendant ce temps, les télévisions passent en boucle des images avec les jeunes qui ont trouvé la mort vendredi soir. Parmi eux, des architectes, des publicitaires, des journalistes ou un ingénieur du son qui a sauvé cinq vies avant de mourir et qui vient de recevoir une décoration à titre posthume du président de la République.

Colère contre les autorités

Alors que les manifestations de soutien et les marches silencieuses se multiplient à travers le pays, de plus en plus de Roumains expriment leur colère contre des autorités qui ont toléré de telles irrégularités dans l’aménagement de la discothèque.

Des témoins du drame et les médias ont mis en cause de nombreux manquements à la règlementation, dont l'absence de sortie de secours et l'utilisation de matériaux inflammables pour l'isolation acoustique de la discothèque.

Ouverte dans une ancienne fabrique de chaussures au centre de Bucarest, la boîte de nuit ne disposait pas des autorisations requises pour accueillir des concerts et encore moins des shows pyrotechniques, selon le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Raed Arafat. Selon des ONG, c’est un engrenage de corruption à plusieurs niveaux qui a rendu possible cette tragédie.

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