Allemagne: le sort des migrants divise les partenaires de la coalition

Malgré l'entrée en vigueur, il y a une bonne semaine, d'une loi renforçant le droit d'asile, les chrétiens-sociaux bavarois font le pressing pour obtenir des contrôles plus stricts, notamment la création de zones de transit aux frontières et une limite maximum du nombre de réfugiés. Or le Parti social-démocrate (SPD) rejette les zones de transit. Un compromis entre l’Union chrétienne-sociale bavaroise (CSU) et l'Union chrétienne-démocrate (CDU) sur cette question hier met les sociaux-démocrates sous pression pour accepter ou non cette proposition.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Il y aura une fermeture des frontières avec Merkel ou bien une fermeture des frontières sans Merkel. La menace d’un vote sanction contre la chancelière d’un responsable des chrétiens-sociaux bavarois était des plus directes. Il faut remonter aux années 70 pour trouver un conflit aussi ouvert entre la CSU et la CDU d’Angela Merkel.

Les premiers reprochent à la chancelière d’avoir ouvert trop généreusement les frontières aux réfugiés. Leur région est la première confrontée à l’arrivée de nombreux migrants et les élus locaux tirent la sonnette d’alarme.

Zones de transit

Après des heures de discussions, les deux partis conservateurs ont accouché d’un compromis prévoyant la mise en place de zones de transit. En clair, des centres d’enregistrement directement à la frontière où les demandes d’asile devraient être traitées très rapidement, les personnes obtenant une réponse négative étant renvoyées.

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Mais ce compromis a minima constitue pour l’instant un chiffon rouge pour les sociaux-démocrates, alliés des conservateurs. Pour le SPD, cette proposition consisterait à créer des camps d’internement, jugés contraires aux droits fondamentaux.

La prochaine rencontre, jeudi soir, ne sera sans doute pas de tout repos.

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