Grèce: 20 000 réfugiés entassés sur l'île de Lesbos

Après une fin de semaine marquée par les images d'arrivées massives de migrants dans les gares d'Autriche et d'Allemagne, c’est à nouveau vers la Méditerranée que les regards se tournent, et en particulier les îles grecques de la mer Egée. A Lesbos, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a compté 20 000 réfugiés sur cette petite île. A Mytilène, la ville principale de l'île, des affrontements avaient eu lieu ce week-end avec la police. La procédure a été accélérée pour éviter les tensions.

Avec notre envoyée spécial à Lesbos, Charlotte Stiévenard

Le nombre de réfugiés est la première chose qui saute aux yeux quand on descend du ferry à Mytilène, la ville principale de l’île. Plusieurs centaines d'entre eux ont installé des tentes sur le port. Ils dorment dans un camp insalubre, celui de Kara Tepe ou simplement dans la rue ou dans les parcs.

Mais les conditions d’accueil devraient s’améliorer après la visite du ministre de l’Immigration en intérim dimanche. Le gouvernement a envoyé 130 personnes en renfort pour la police, les gardes-côtes et les services de l’immigration. Cela a permis au maire d‘ouvrir lundi un second centre d’enregistrement provisoire sur un ancien terrain de football où tables en plastique et bâches ont été installées à la hâte. Depuis, 15 000 réfugiés sont venus se faire enregistrer dans ce centre provisoire.

Pour le major général de police Zacharoula Tsirigoti en charge des opérations, c'est ce qui a permis de calmer les choses. « Pour moi, la situation était très difficile, pendant une semaine 20 000 personnes étaient ici, elles ne pouvaient pas partir, pas être enregistrer, recevoir leurs papiers », confie-t-il.

La galère pour rejoindre Athènes

Ainsi, en une nuit, 7 000 personnes ont pu recevoir les papiers qui leur permettront de quitter l’île. Le matin même, les réfugiés se sont précipités vers les agences de voyages pour obtenir un billet de ferry jusqu'à Athènes. Dans la file d'attente, Yasser, un jeune bachelier de Damas en Syrie, n'attend qu'une chose, quitter Lesbos. « Je suis ici avec mon groupe depuis à peu près six jours. Ils nous ont dit qu'ils ne pouvaient pas nous aider, même le bateau ne va pas arriver demain, mais après-demain », raconte-t-il.

Deux bateaux ont été spécialement affrétés par le gouvernement pour Le Pirée. La ligne classique, elle, est déjà pleine. Il y a aussi un autre bateau qui doit partir pour Kavala au nord de la Grèce.

L'Union européenne devrait apporter un soutien à la Grèce de 33 millions d'euros pour gérer la situation sur les îles. Une annonce faite par le Commissaire européen aux questions migratoires lors de sa visite en Grèce vendredi dernier.

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