Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Est-ce que, d'après la Constitution, le président peut convoquer des élections anticipées ? Bien sûr que oui, a raillé M. Erdogan, par avance défiant envers ceux qui critiquent sa manière d'outrepasser ses prérogatives.
Comme le chef de l'Etat l'a expliqué, il va rencontrer le président du Parlement pour lui signifier le non-aboutissement du délai constitutionnel de 45 jours pour nommer un gouvernement de coalition. C'est le président du Parlement qui lancera le processus électoral.
En Turquie, tout le monde s'accorde à dire que Recep Tayyip Erdogan a malgré tout réussi son coup en faisant tout pour éviter qu'une coalition soit formée, évitant par exemple de remettre le mandat de Premier ministre en charge à un quelconque autre chef de parti. Ainsi, comme il le souhaitait, de nouvelles élections législatives peuvent être convoquées, et il peut espérer prendre la revanche du scrutin raté du 7 juin. Espérer seulement, car les sondages n'annoncent aucun retour en force de l'AKP.
Avant cela, l'affaire va se compliquer quand il va s'agir de former le gouvernement intérimaire d'union nationale, où chacune des formations parlementaires doit être représentée. Or, non seulement deux des quatre partis représentés au Parlement ont d'ores et déjà déclaré forfait, mais M. Erdogan promet en outre de choisir lui-même les partis entrant dans ce cabinet. Un rôle qui ne lui revient pas, qu'il le veuille ou non.