La fracture au sein de Syriza se confirme. Une quarantaine des 149 députés du parti d'Alexis Tsipras avait voté contre, ou s'étaient abstenus lors du vote au Parlement sur l'accord avec l'Union européenne. Ce vendredi, au moins 25 députés dissidents ont annoncé leur intention de former un groupe parlementaire distinct. Il s'appelle Unité populaire et il est dirigé par Panagiotis Lafazanis.
Cet ancien ministre de l'Energie, remercié lors du remaniement ministériel du mois de juillet, avait pris la tête de la fronde contre le troisième plan d'aide à la Grèce négocié par Alexis Tsipras. D'autres personnalités contestataires, comme l'ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis, ou la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, ne se sont pas encore déterminés et de nouvelles surprises ne sont pas à exclure.
Mais malgré la scission de Syriza, si l'hypothèse d'élections anticipées, le 20 septembre, se confirme, Alexis Tsipras partira favori. Il bénéficie d'une cote de popularité élevée et, atout non négligeable, les Grecs devront se prononcer sur des listes de candidats, composées par les états-majors, et non sur tel ou tel député.
■ Panagiotis Lafazanis, un homme de convictions
Panagiotis Lafazanis se présente comme un homme fidèle à ses principes. Et ses principes sont de gauche. Depuis ses jeunes années, ce mathématicien de formation n'hésite pas à prendre position. Entre 1967 et 1974, il fait partie du mouvement de résistance contre la junte militaire qui contrôle la Grèce. Il entre ensuite au Parti communiste dont il est membre jusqu'à la scission de 1991.
Depuis 2000, il est au Parlement grec, d'abord comme élu de la gauche modérée avant de rejoindre Syriza. En juillet, son franc-parler lui coûte son poste de ministre de l'Environnement et de l'Energie. Avec d'autres députés de Syriza, il s'oppose à l'accord passé entre Athènes et l'UE sur une nouvelle aide de 86 milliards d'euros sur trois ans. Un plan accompagné par un train de mesures d'austérité. Or c'est justement contre cette austérité que Panagiotis Lafazanis est toujours déterminé à se battre, quitte à sortir la Grèce de la zone euro.
A 63 ans, ce père de trois filles compte sur le soutien des 60 % de Grecs qui ont voté non au référendum dernier pour gagner des voix lors des élections anticipées qui pourraient se tenir en septembre prochain.