Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Nous allons examiner ces résultats avec attention dans les prochains jours. Le nouveau programme doit tenir sur la durée à savoir trois ans et pas pour trois jours ». La réaction du secrétaire d’Etat Jens Spahn mardi 11 août traduisait la réserve de Berlin. La veille, le porte-parole d’Angela Merkel avait estimé qu’un accord bien ficelé était préférable à un accord conclu rapidement.
La réaction de Berlin s’explique pour des raisons de politique intérieure. Prouver aux députés conservateurs récalcitrants que l’on ne négocie pas vite et superficiellement. Et au plan européen, l’Allemagne souhaite que le troisième plan d’aides soit soumis à de stricts engagements d’Athènes.
Optimisme mesuré
Dans la presse, un optimisme des plus modérés est de mise. « Oui, la Grèce peut y arriver », estime le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung. D’autres commentaires sont plus réservés. « Le gouvernement Tsipras doit prouver que les réformes promises seront mises en place », résume un journal régional.
D’autres critiquent les réticences de Berlin. « Au lieu d’hésiter, de bloquer et de s’isoler en Europe, le gouvernement devrait valider le plan, commente la radio WDR. Nous n’avons rien à gagner à une Europe qui s’effiloche avec un flanc sud instable ». « La classe politique devrait cesser de considérer la Grèce uniquement en fonction de l’arithmétique budgétaire », commentait le grand journal du soir mardi 11 août sur la grande chaîne ARD.