A l’arrivée du tunnel sous la Manche, le Kent débordé par les migrants

Ces dernières semaines, les images de migrants qui tentent des incursions dans le tunnel sous la Manche à partir de Calais se multiplient. Ce que l’on voit moins en revanche, c’est ceux qui réussissent à traverser. Dans le Kent au Royaume-Uni, où débouche le tunnel, les services sociaux sont débordés et peinent notamment à s’occuper des mineurs non accompagnés.

Avec notre envoyé spécial à Douvres,  Eric Albert

Depuis le mois de juin, les services sociaux du Kent peinent à faire face. Quand un migrant mineur non accompagné arrive, ils ont l’obligation de le prendre en charge. Jamais, depuis l’ouverture du tunnel il y a 20 ans, il n’y avait eu autant d’arrivées.

Le Kent a reçu 300 mineurs en deux mois, trois fois plus que l’an dernier. Ce sont des jeunes, qui n’ont parfois que 14 ou 15 ans, et qui viennent essentiellement de zone de guerre comme l’Afghanistan, la Syrie ou encore l’Irak.

Le centre d’accueil pour mineurs, prévu pour 50 personnes, en reçoit deux fois plus actuellement. « On est plus que plein », constate Peter Oakford, le conseiller municipal en charge des services à l’enfance. « On doit désormais ouvrir de nouveaux centres. Cela représente une énorme pression pour le Kent, à laquelle on doit faire face », poursuit-il.

En deux mois, 1 200 migrants auraient réussi à traverser

Selon Peter Oakford, la pression ne s’exerce pas que sur le comté. « Il y a aussi de la pression sur le système éducatif : si les mineurs ont moins de 16 ans, on les envoie directement à l’école et il faut donc leur trouver une place à l’école. Il y a aussi de la pression sur le système de santé, parce que les pédiatres doivent effectuer des visites médicales afin de vérifier la santé physique et mentale des migrants. Et il y a aussi de la pression sur nos forces de police bien sûr », énumère-t-il.

D’après lui, les mineurs représentent environ le quart des arrivées des migrants. Cela voudrait dire que ces deux derniers mois, environ 1 200 personnes ont réussi à effectuer la traversée. Un chiffre que refuse de confirmer le ministère de l’Intérieur britannique, qui préfère taire les statistiques.

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