Les migrants au cœur de la visite de François Hollande en Italie

François Hollande inaugure ce dimanche le pavillon français à l’exposition universelle à Milan. Il y est attendu par le chef du gouvernement italien Matteo Renzi. Au programme de la journée : une visite conjointe des pavillons des deux pays. Et un entretien bilatéral où il sera difficile d’éviter le sujet le plus délicat du moment. Les migrants refoulés par les autorités françaises à la frontière italienne.

Avec notre correspondante à RomeAnne Tréca

Depuis plusieurs jours rien ne va plus entre l‘Italie et la France, le long de la Riviera. Selon la France, la frontière est toujours ouverte. Dans les faits, les migrants en provenance d’Italie ne passent plus de Vintimille à Menton. Sauf la nuit, par la montagne, en cachette.

Les policiers français on reconduit à la frontière des Africains venus d’Italie, mais pas seulement : à en croire les Italiens, les Français auraient aussi refoulé des personnes qui ne venaient même pas de la péninsule. Excès de zèle ou erreur administrative ? La situation est confuse, et de mauvais augure à quelques jours du sommet européen censé dresser un projet commun de prise en charge des personnes déplacées en Europe.

Vue de Rome, la soudaine fermeté des Français pour contrôler le flux des migrants passe mal. On s’interroge. Que sont devenues les récentes promesses de solidarité, la France est-elle encore l’alliée de l’Italie? François Hollande devra sans doute s’expliquer. Matteo Renzi est sous la pression de son opinion publique, exaspérée par une crise humanitaire qui empire.

Pour mieux se faire entendre, le gouvernement italien brandit même la menace d’un plan B : la délivrance de permis de séjour provisoire à tous les migrants pour leur permettre de franchir librement toutes les frontières du pays. Si ce n’est pas un bras de fer, ça y ressemble.

Partager :