Cinq sœurs plus ravissantes les unes que les autres vont voir leur vie basculer après un jeu apparemment anodin avec des copains de classe. Cloitrées, séquestrées par leur grand-mère et leur oncle, obligées de se marier, elles se rebellent ou se soumettent. Même si ce premier film a des allures de conte de fées cruel, la réalisatrice Deniz Gamze Ergüven a voulu l’ancrer dans la Turquie actuelle, et dénoncer le retour au conservatisme.
« Les filles sont comme un corps à cinq têtes, elles sont très belles, elles ont cette espèce de chevelure et visuellement cela générait la petite Hydra dont on a vraiment l’impression d’un personnage à cinq têtes. Moi, dans le film, je le vois comme une espèce de corps à cinq têtes où l’on voit tous les destins possibles d’un même personnage. Après, c’est comme si ce personnage à cinq têtes perdait un bras ou une jambe. La victoire finale – sans en parler – sera un peu doux amère, parce qu’on est conscient de tout ce qu’on a perdu en route. »
Ces cinq filles, belles et rebelles, occupent avec force l’écran et la scène. A 36 ans, Deniz Gamze Ergüven aussi marque les esprits avec ce premier film incandescent.