Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Pour Vladimir Poutine, il s'agit de montrer qu'il n'est pas un paria en occident. La dernière fois qu'il a rencontré le pape François fin 2013, le président russe - qui venait d'éviter à la Syrie des frappes occidentales - apparaissait comme un homme de paix et le chef de l'église catholique l'avait accueilli comme tel. On évoquait même la possibilité d'un voyage du pape à Moscou malgré les différents avec l'Eglise orthodoxe.
Mais aujourd'hui Vladimir Poutine n'a plus l'image d'un faiseur de paix. Pourtant le président russe aimerait bien convaincre le pape d'user de son influence sur l'Eglise grecque catholique d'Ukraine, car cette Eglise est en opposition totale avec la politique russe en Ukraine. Peu probable qu'il y parvienne, car le pape François entretient de très bonnes relations avec le chef de cette Eglise.
A cause de cette guerre, les relations entre les catholiques et les orthodoxes se sont dégradées. La perspective d'une visite du pape François à Moscou s'est éloignée.
Faute d'un accord sur l'Ukraine, les deux hommes pourraient évoquer la situation des chrétiens d'orient, et s'entendre sur des mots communs. Vladimir Poutine pourrait se prévaloir de cet accord auprès de son opinion.
Car Vladimir Poutine, en la personne du pape, se cherche un interlocuteur respectable sur la scène internationale selon Boris Falikov, professeur au Centre d'étude des religions à Moscou.
« Cette visite du président Poutine au pape François montre que Vladimir Poutine est à la recherche, sur le plan international, d'interlocuteurs respectés, afin d'améliorer son image politique. A mon avis il ne devrait pas évoquer l'Ukraine. En effet, le pape François a un contact direct avec l'Ukraine par le biais l'Eglise catholique grecque d'Ukraine dont il connaît très bien le chef. Donc le Pape est bien informé de la situation, et le Kremlin aura du mal a faire passer sa vision des évènements en Ukraine. Et donc je pense qu'il va chercher un terrain ou il peut avoir un langage commun avec le pape, afin de continuer le dialogue. Et ce thème, c'est la situation des chrétiens au Proche Orient. »