C’est une victoire à l’arraché, sur le fil du rasoir, rapporte notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard. Ada Colau devra trouver des alliances pour gérer la ville. Pour l’instant, l’euphorie aidant, elle savoure assurément son succès. « Nous avions une opportunité historique et nous avons su en profiter. C’est la victoire de David contre Goliath », dit-elle.
« Avec nous, les gens communs, ceux qui en général n’ont aucun pouvoir politique, social, médiatique, judiciaire, ont eu une opportunité historique », a déclaré, très émue, Ada Colau qui, à 41 ans, est sur le point de mettre un terme à 30 ans de domination des partis nationalistes et socialistes à Barcelone.
A Barcelone, Ada Colau s’est alliée avec Podemos. Mais elle est surtout une militante populaire, une bonne fée qui a lutté durant les pires années de la crise contre les expulsions de ceux qui ne pouvaient pas payer leurs hypothèques. D'ailleurs sans expérience politique, elle promet pêle-mêle des logements sociaux, une monnaie locale sur le type cubain ou encore la fin de la corruption.
Ada Colau gagne aussi à Barcelone contre les partisans de l’indépendance de la Catalogne. Et cela, pour Jaime, c’est un signe fort qui n'échappe à personne. « Quelque chose de l’ancien système est en panne, endommagé. Les nouveaux partis ne vont pas éliminer les partis traditionnels, mais ils vont les obliger à changer et faire une autre politique. Je n’y crois pas beaucoup mais un peu », confie-t-il.
Quoi qu’il en soit, à l’épreuve du feu, il va falloir trouver des alliances. Cela ne sera pas facile, car dans cette ville, les partis ne partagent pas facilement le pouvoir.