Nouveau mode de scrutin en Italie: la fin des crises politiques ?

La réforme électorale en Italie est un vrai serpent de mer. On en parlait depuis 10 ans. Au terme d’une semaine de débats houleux, le Parlement italien a adopté un texte pour mettre un terme à l’instabilité politique chronique du pays en modifiant les règles de scrutin. Un projet auquel tenait particulièrement le chef du gouvernement Matteo Renzi qui avait réclamé un vote de confiance.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Treca

La crise politique permanente, les gouvernements susceptibles de tomber à chaque nouvelle loi, c’est fini. Pour éviter les coalitions bancales indispensables jusqu’à présent pour gouverner, l’Italie garde un scrutin proportionnel mais à deux tours et avec une prime de majorité au parti qui obtient 40% des voix. C’est l’élément essentiel de cette réforme.

Aux prochaines élections le grand parti gagnant pourra se maintenir pour toute la durée de la législature sans craindre d’être trahi par des alliés à chaque tournant et  sans s’enliser dans des tractations sans fin. Un nouvel équilibre difficile à faire avaler aux élus habitués à jouer, voire abuser, de leur minorité de blocage. Pour certains il s’agirait même d’un attentat à la démocratie.

On le sait, malgré le vote à bulletin secret, le parti de Berlusconi Forza italia a voté contre, car trop divisé pour prétendre rafler la mise. Les élus de Beppe Grillo aussi. Au sein même de sa famille politique, chez les démocrates, le chef du gouvernement, Matteo Renzi, a sans doute perdu le soutien d’une trentaine de députés. Mais en favorisant l’émergence d’ un grand parti majoritaire avec un chef suprême renforcé, Matteo Renzi s’est taillé un costume sur mesure dans le paysage politique italien.

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