Avec notre correspondante à Rome, Anne Treca
La crise politique permanente, les gouvernements susceptibles de tomber à chaque nouvelle loi, c’est fini. Pour éviter les coalitions bancales indispensables jusqu’à présent pour gouverner, l’Italie garde un scrutin proportionnel mais à deux tours et avec une prime de majorité au parti qui obtient 40% des voix. C’est l’élément essentiel de cette réforme.
Aux prochaines élections le grand parti gagnant pourra se maintenir pour toute la durée de la législature sans craindre d’être trahi par des alliés à chaque tournant et sans s’enliser dans des tractations sans fin. Un nouvel équilibre difficile à faire avaler aux élus habitués à jouer, voire abuser, de leur minorité de blocage. Pour certains il s’agirait même d’un attentat à la démocratie.
On le sait, malgré le vote à bulletin secret, le parti de Berlusconi Forza italia a voté contre, car trop divisé pour prétendre rafler la mise. Les élus de Beppe Grillo aussi. Au sein même de sa famille politique, chez les démocrates, le chef du gouvernement, Matteo Renzi, a sans doute perdu le soutien d’une trentaine de députés. Mais en favorisant l’émergence d’ un grand parti majoritaire avec un chef suprême renforcé, Matteo Renzi s’est taillé un costume sur mesure dans le paysage politique italien.