Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Alors que la campagne pour les élections législatives britanniques du 7 mai prochain entre dans ses derniers jours, conservateurs et travaillistes restent au coude à coude et aucune majorité ne se dessine.
Preuve que l’élection est très ouverte, deux sondages publiés récemment donnent des pronostics opposés. Une enquête Ipsos-Mori publiée par l'Evening Standard, les conservateurs de David Cameron, le Premier ministre sortant, serait en tête, avec 35 % des voix, contre 30 % attribuée aux travaillistes. Un autre sondage, réalisé par Pnelbase et publié le même jour donne au contraire une avance de 2 points au parti d’Ed Milliband, avec 34 % pour les travaillistes, contre 32 % aux conservateurs.
Dix promesses gravées dans la pierre
Les leaders des deux camps multiplient donc les interventions médiatiques et les opérations de communication. Dernière en date, celle lancée par le dirigeant du Labour, Ed Miliband, qui a dévoilé dimanche une grande plaque en pierre sur laquelle il a fait graver ses promesses de campagne. Mais l’opération n'a pas provoqué les réactions escomptées.
Sur le papier, l’équipe de campagne du candidat travailliste a dû se féliciter d’avoir trouvé une idée de génie. Puisque les électeurs britanniques ne font plus confiance à des hommes politiques qui ne tiennent pas leurs promesses, pourquoi ne pas les graver dans la pierre ? Littéralement.
C’est ainsi qu’Ed Miliband s’est retrouvé dimanche au pied d’une imposante plaque en pierre haute de 2 mètres 50, martelant à une petite foule de militants qu’il s’engageait à respecter une à une les six promesses inscrites dessus et qu’il avait l’intention de l’installer dans le jardin du 10-Downing-Street s’il est élu Premier ministre.
Une opération de communication qui tourne au « bad buzz »
Las, la petite opération de communication s’est très vite retournée contre le candidat. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #Edstone a fleurit. La plaque apparaît tour à tour comme la table des six commandements derrière Ed Miliband grimé en Moïse ou comme le monolithe du film 2001 Odyssée de l’espace. Ou encore comme une simple liste de courses pour remplir le frigo du couple Miliband.
Trop heureux de ce retournement de situation, les adversaires du candidat travailliste parlent, eux, d’une véritable « pierre tombale ». Au sein du Labour on réplique que toute publicité est bonne à prendre, positive ou négative.