La France ne possède que trois toiles de Diego Velázquez, qui révolutionna l'art du portrait de cour au 17e siècle. Le grand peintre espagnol a fait entrer la lumière dans une tradition picturale froide et rigide, peignant la vérité des puissants, mais aussi les nains, les bouffons et autres amuseurs royaux.
Réunir 51 tableaux du grand maitre a constitué un tour de force. L'Espagne possède une soixantaine de toiles, la moitié des œuvres attribuées à l'artiste, mais ne les prête qu'avec parcimonie. Pas plus de sept à la fois, stipule le règlement du musée du Prado. La collaboration de musées américains et britanniques ainsi que de collectionneurs privés a permis de dresser un panorama complet de l'œuvre de Velázquez.
La National Gallery de Londres a envoyé la mystérieuse Vénus au miroir, seul nu du peintre. Et l'on peut voir plusieurs versions du portrait L'Infante Marguerite, petite princesse blonde et sérieuse posant dans de lourdes robes d'apparat. Deux autoportraits permettent de se faire une idée du visage de Velázquez, hidalgo à moustache, nommé peintre du roi en 1623, inspiré par ses voyages en Italie, admiré et encensé par une longue lignée d'artiste de Goya à Manet en passant par Picasso.
► Velázquez, du 25 mars au 13 juillet au Grand Palais de Paris