Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Régis Genté
Il semble qu’on se dirige petit à petit vers le respect du cessez-le-feu, mais l’impression qui domine ici est qu’on entre davantage dans une pause dans le conflit plutôt que dans une réelle cessation des hostilités. Certes, le nombre de tirs d’obus diminue, les rebelles pro-russes semblent commencer à retirer leurs armes lourdes de la ligne de front, comme le demande l'accord dit de Minsk 2, mais les tirs se poursuivent, notamment dans la région de Marioupol.
A présent, les rebelles disent que le port de Marioupol doit leur revenir et qu’ils veulent le récupérer « par la négociation » ; et il en va de même pour d’autres localités du Donbass.
Mais les hostilités pourraient fort bien reprendre, notamment si Moscou n’obtient pas que l’Ukraine renonce à son rapprochement avec l’Otan et, d’une façon générale, avec l’Occident.
Les inquiétudes demeurent
A la question : « A quoi se limiteraient ces revendications territoriales ? », les propos des rebelles sont fluctuants. Ces jours-ci, les séparatistes ont évoqué leur désir de contrôler l’ensemble des régions administratives du Donbass, les régions de Lougansk et Donetsk. Ils en contrôlent déjà le tiers.
Mais ce qui inquiète également, c’est l’attentat meurtrier de ce dimanche qui a fait quatre morts à Kharkiv, ville russophone à 200 km au nord de la zone de guerre du Donbass. Il y a eu beaucoup d’attentats ces derniers mois à Kharkiv, mais c’est la première fois que l’intention de tuer était nette. D’autres villes de l’est ukrainien sont l’objet de tentatives de déstabilisation de la part de groupes pro-russes, ce qui n’est pas rassurant pour l’avenir.