Avec notre correspondant à Varsovie,Damien Simonart
Ils sont Polonais, Américains, Russes ou encore Français et marchent au milieu des baraques du camp d'Auschwitz dans la neige fraîche tombée la veille. Les survivants ont aujourd'hui entre 75 et 100 ans. Rose Schindler, Juive tchèque, était adolescente lorsqu'elle a été déportée à Auschwitz. C'est la première fois qu'elle revient ici depuis 20 ans : « J'ai 85 ans et qui sait si je pourrai revenir un jour. Je suis revenue pour dire au revoir à ma maman et à mes quatre frères et sœurs qui sont morts ici et à qui je n'avais jamais dit au revoir », explique-t-elle.
Johnny Pekats, un Juif américain, a également perdu une grande partie de sa famille à Auschwitz. Devant les fours crématoires, il se rappelle l'odeur des cadavres brûlés et n'en revient pas que des habitations et un hôtel aient été construits à quelques pas de là : « Ça donne l'impression qu'ici ce n'est pas un camp de concentration ! C'est le paradis, plein de petites maisons individuelles... ironise-t-il. Si ces gens savaient ce qui se passait ici, cette odeur, ils n'habiteraient pas ici. Moi je suis venu pour montrer à mon fils que tout ceci était vrai : les crématoires et les choses qu'ils ont faites à l'intérieur. »
En centre ville, plus de 200 personnes, essentiellement de la jeune génération, sont venues écouter le témoignage de plusieurs anciennes détenues. Un passage de témoin vital pour continuer à entretenir la mémoire des victimes de la Shoah.