Huit ans, c’est le temps qu’il a fallu à Fatih Akin pour faire aboutir son projet sur le génocide arménien. Un sujet tabou en Turquie, pour lequel le cinéaste a dû affronter de multiples obstacles : entre autres, suite aux menaces des ultra-nationalistes, l’impossibilité de trouver un acteur turc pour jouer le personnage principal du film. C’est donc le Français Tahar Rahim qui incarne Nazaret Manoogian, un jeune forgeron, laissé pour mort par l’armée turque en 1915. Lorsqu’il rentre chez lui, il découvre que sa famille a été massacrée, à l’exception de ses deux filles.
The Cut est une ode à la souffrance du peuple arménien. Une fresque à l’ancienne, très mélodramatique, avec des dialogues et des effets de style appuyés. En Turquie, le film de Fatih Akin a pu être programmé en septembre dans 24 cinémas de villes universitaires. Une sortie limitée, car plusieurs exploitants de salles ont refusé de le montrer. Et même si, après la projection, une partie du public a demandé au réalisateur qui l'avait payé pour faire ce film, d'autres spectateurs l'ont soutenu, ainsi que plusieurs réalisateurs turcs.