« Ils m’ont promis 15.000 dollars et la possibilité de faire venir toute ma famille ». C’est en arrivant en Turquie que Sarkas Rani, Syrien jusqu’alors réfugié au Liban, est contacté par une connaissance qui savait qu’il était capitaine. Après une rencontre à Istanbul, les deux hommes font affaire.
Sarkas Rani embarque ensuite avec trois autres hommes sur le Blue Sky M, un navire battant pavillon moldave, direction le port de Mersin, à quelques kilomètres de la frontière avec la Syrie. Après quatre jours d’attente, le 25 décembre, alors que près de 800 personnes sont désormais à bord, il met le cap sur l’Italie, sans que les autorités turques n’aient procédé à la moindre vérification.
Route à barre bloquée
« J’ai personnellement tracé la route jusqu’à l’Italie », affirme-t-il avant d’expliquer avoir contacté les autorités maritimes grecques en cours de route pour obtenir l’autorisation de s’abriter dans une baie à cause des mauvaises conditions météorologiques. Une autorisation qu’il obtient sans la moindre vérification. Après cet arrêt, le navire repart.
Ensuite, Sarkas Rani prend la décision de s’enfermer dans la cale après avoir bloqué la barre et le moteur du bateau qui file alors à 6 nœuds tout droit sur la côté italienne.
L’arrivée à bord des garde-côtes italiens permettra d’éviter le pire. A seulement 9 kilomètres de la côté ils parviennent à reprendre le contrôle du Blue Sky M et le conduire dans le port de Gallipoli.