avec notre envoyée spéciale, Anissa el-Jabri
Les deux présidents se parlent sans cesse au téléphone, dit l'Elysée, mais il est vrai que leur dernier tête à tête remonte à près de trois semaines, c’était au G20 à Brisbane en Australie. Un rendez-vous tendu, que le président russe avait quitté avant la fin. Cette escale moscovite est une surprise mais François Hollande y songeait depuis plusieurs jours. Il a pris sa décision vendredi soir et Angela Merkel a été la première prévenue.
Cette initiative est justifiée à l’Elysée par la situation très tendue en Ukraine. Sur le terrain les accords internationaux ne sont pas respectés. Ces dernières 24 heures, six militaires ont été tués dans l'est du pays. Les combats font notamment rage dans la région de Donestk où l'aéroport, encore aux mains des forces ukrainiennes, fait l'objet de nombreux assauts. Un accord de cessez-le-feu a été conclu pour démarrer à partir de ce dimanche, mais peu croient à sa mise en oeuvre.
Nécessaire « désescalade » en Ukraine
Vladimir Poutine et François Hollande se voient donc à l’aéroport de Moscou mais on ne connait pas encore la durée prévue de l'entretien.
Pour François Hollande, le moment est important : il faut faire respecter les accords de Minsk, le cessez-le-feu, et les lignes de démarcation. Il faut une « désescalade », François Hollande l’avait dit dès son arrivée à Astana vendredi matin.
« La tension, la pression ne sont jamais des solutions, déclarait en effet hier à Astana le président français. Nous devons essayer d’engager - et je l’ai fait y compris avec le président Poutine, madame Merkel, le président Porochenko - nous devons engager un processus de désescalade, d’abord verbale, qui doit ensuite ensuite être une désescalade dans les mouvements qui se produisent en Ukraine ».
L'Ukraine est le sujet essentiel de l'entretien entre les deux chefs d'Etat mais il sera également question de la Syrie et du nucléaire iranien. Sur ce dossier, François Hollande a même appelé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, avant de quitter le Kazakhstan.