Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Rien qu'à Moscou, une trentaine d’établissements hospitaliers publics doivent fermer. Officiellement, il s’agit d’optimiser le système de santé. Actuellement, certains hôpitaux publics sont gérés par la municipalité, d’autres par de grandes entreprises, certains enfin dépendent de l’État. Normalement, la gestion doit être progressivement transférée à un unique système d’assurance sociale.
Dans le cadre de cette réforme, 7 000 agents hospitaliers ont déjà été licenciés et 2 000 lits fermés. Des établissements ont été regroupés pour diminuer le personnel administratif. La mairie de Moscou affirme qu’elle a beaucoup modernisé les hôpitaux et qu’il y a donc besoin de moins de lits et de personnel. Et au final, les médecins restants devraient être mieux payés. Actuellement, les salaires sont tellement bas que nombre de médecins se font payer en plus pour des activités privées, ou carrément en dessous de table.
La réforme prévoit donc le départ de nombreux agents hospitaliers – sans doute plusieurs milliers. La mairie ne donne pas de chiffres précis, ce qui accentue l’inquiétude. Face à la colère des personnels hospitaliers, la municipalité a promis de verser des indemnités supplémentaires en plus des indemnités légales. La population, qui constate qu’elle a de plus en plus à faire à un système à deux vitesses, soutient, dans l’ensemble, la colère des médecins.