C'est sur un air de « On vous l'avait bien dit » que les députés écologistes sont arrivés mercredi à l'Assemblée nationale, après l'annonce de l'ouverture d'une procédure d'infraction contre l'Etat français dans ce dossier. « Le fait que la Commission européenne mette en place une procédure d’infraction prouve que tous ceux qui depuis des années dénoncent les atteintes à l’environnement créées par ce projet avaient raison », a ainsi relevé la députée de la Somme Barbara Pompili.
Puisque les opposants au barrage avaient raison, François de Rugy ne voit désormais qu'une solution : « Nous pensons qu’il faut abandonner le projet, estime le député écologiste de Loire-Atlantique. Au-delà du drame qui s’est produit avec la mort de Rémi Fraisse, il y a trop d’éléments qui font que ce projet n’est pas viable. »
Test pour Ségolène Royal
Le député de la Gironde Noël Mamère estime même qu'il s'agit d'un test pour la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal – qui a assuré qu'elle tiendrait compte des critères de Bruxelles. « Il faut que madame Royal sache ce qu’elle veut. Est-ce qu’elle veut nous amener vers la transition énergétique et être un vrai ministre de l’Ecologie, ou au contraire nous enfumer avec des grands mots pour continuer une politique qui montre ses limites et son caractère dévastateur aujourd’hui », juge Noël Mamère.
Quelle est la position des députés PS sur le sujet ? Le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, un peu embarrassé, admet que le projet doit évoluer : « Il n’y a pas de raison de voir là une défaite, ni une victoire. Il faut que le projet continue à être travaillé. » Ni défaite, ni victoire, mais un dossier bien embarrassant pour l’exécutif.